Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Paris-Liège à vélo

25 août 2019

Epilogue

Un grand tour de ville nous amènera notamment à la montagne de Bueren et ses 360 marches, chez LE marchand de gaufres local, et enfin dans un grand parc le long de la Sambre, pas loin de la gare. Il y avait là une compétition de kayak, donc pas mal d’animations et heureusement pour nous, sandwichs et bières vendus sur place. On a bien profité de la fin de journée devant une mare aux canards, à lire les journaux locaux...avant le début du cauchemar !

Eh oui, à partir du moment où nous sommes entrés physiquement dans la gare, nous avons enchaîné les emmerdes :

- mon vélo ne rentre pas en l’état dans la sacoche, il a fallu démonter le porte bagage avant, et les 2 garde-boues ;

- le train pour Bruxelles était en retard, donc nous loupons notre correspondance, et moi, je loupe aussi mon dernier train pour Bordeaux ce soir ; je dormirai chez Nico.

- dans le train Liège-Bruxelles, nos billets ne sont pas valables, alors que nous avons été justement au guichet avant de partir et que sur place, un agent nous avait laissé justement un document à remettre aux contrôleurs le prouvant ;

- du coup, amendes : bam 21 euros chacun (on arrivera néanmoins à se faire rembourser 2 mois plus tard, avec de solides arguments à l’appui). 

J’étais remonté comme un coucou contre la SNCB ; avec la SNCF, même combat !

Bref, nous entrons en gare de Paris Gare du Nord à 21h00. Nous avons remonté nos vélos pour choper le RER jusqu’à Conflans. Eprouvante après-midi, assurément.

Pour finir sur une note positive, Nico a eu la bonne idée, avant de rentrer chez lui, de nous amener précisément là où l’Oise se jette dans la Seine...On y voyait que dalle, mais ce trip méritait le détour ! La boucle, enfin la la ligne droite, est maintenant bouclée…  

 

THAT’S ALL FOLKS !

Publicité
Publicité
25 août 2019

Dimanche 25 août : Huy – Liège (50 km)

Le réveil a sonné exceptionnellement à 7h30 pour l’exploit à venir de la journée : l’ascension du Mur d’Huy donc. Difficile certes, mais sur 2 bornes, même à 19 %, c’est encore jouable. Nous redescendons à l’hôtel pour récupérer nos affaires (au resto, 8 cyclotouristes prennent leur café, on n’en aura jamais vu autant au mètre carré), et hop destination finale : Liège. 

Alors que nous pensions rouler sur une piste plus bucolique, nous avons été vite déçus : à peine sorti de Huy, la piste a commencé a serpenter entre centrale nucléaire (Thiange), et dans les villages, jusqu’à nous éloigner quasiment définitivement de la Sambre. Nous prendrons notre petit déjeuner à Amay, village en pleine effervescence à cause d’un Rallye auto en préparation : le « Micky ». Déjà le long de la Sambre, des stands s’improvisaient partout. Plus tard, à Engis, contraste entre une ville endormie et un méga son électro qui résonnait aux 4 coins du patelin (c’était les préparatifs d’une méga rave). Les vingt derniers kilomètres, nous les avons passé qu’en milieu urbain, la seule parenthèse « nature » étant le passage sur le canal de l’Ourthe avec sa végétation dense et ses bateaux habités. Nous finirons par récupérer la Sambre aux abords de Liège. 

Il est midi il fait beau, il fait chaud, les gens piquent niquent sur l’herbe, flânent dans les rues. Et nous, nous arrivons  à destination. Pas peu fiers.

 

24 août 2019

Samedi 24 août : Charleroi – Huy (90 km)

Vite vite on dégage… On attendra pour le petit déjeuner. Les abords de la Sambre ne sont jamais redevenus aussi jolis que la veille, l’effet Charleroi sans doute...Tous les deux trois kilomètres, un nouveau site industriel se dressait devant nous pour nous gâcher le paysage, à l’image de notre première journée. Nous serons accompagnés jusqu’à Thamines par un cycliste particulièrement fier d’actionner son super klaxon (il m’a défoncé le tympan), en nous racontant sa vie (son opération au cœur à venir). Au centre ville, nous avons dégoté une boulangerie mais galéré pour trouver un bar, en fait il n’y en avait pas. Nous sommes redescendus le long de la Sambre dans la zone commerciale pour acheter à Carrouf un pauvre jus d’orange en bouteille. Puis on a tourné la tête et vu un...bar à jeux à quelques mètres ! L’endroit vient d’ouvrir nous précise le gérant, lui aussi un ancien cycliste mais qui a arrêté à cause d’une lourde chute (décidément ces Belges à vélo, c’est pas la forme). Des centaines de jeux sont empilés, d’autres encore en cours de montage (dont un Puissance 4 géant), et des raretés (édition originale et en 3D du Cluedo). Ça sent le bois et le neuf, et les enceintes crachent du la country US. Je me rappellerai aussi du plateau de présentation du café servi : la tasse, et à côté, une mini-bouteille de lait en verre, fraîche. Top classe. Après cette agréable parenthèse, nous remontons en selle pour Namur. C’est une grande cité, mais quel contraste avec Charleroi : la vie semble agréable, les parcs sont nombreux, le centre animé (nous traverserons à pied un marché interminable). Les bords de Sambre sont aménagés, et sur les hauteurs, le Château et sa forteresse Vauban…

Nous trouvons une brasserie pour nous restaurer (énorme avocat bowl pour moi). Ils sont fous ces Belges : dans ces minuscules ruelles, les restos étalent leur tables en plein milieu du passage... Pour ce soir, il y a un Airb’n’b avant Huy, mais à 12 bornes au nord. C’est une « petite maison dans la prairie », en pleine campagne, moi ça me botte. Nico hésite, mais sur mon insistance, il cède. Je lui laisse le soin de valider la résa sur mon téléphone. En réalité, il manquera une 2ème validation, celle des CGV. L’offre a disparu du site. On se donne alors jusqu’à 17h00 pour le retrouver, sinon on dormira à l’hôtel à Huy, même si je freinais des 4 fers vu le prix. 

A la sortie de ville, un clébard manque de m’arracher le mollet, fonçant sur moi en aboyant comme un taré. Grosse frayeur. Ça cogne dur sous nos casques, heureusement nous n’avons que 30 ou 35 kilomètres maxi à rouler. Nous repartons vers Andennes où nous y remplirons nos gourdes (dans le bar, j’aurais droit à un énième: « Eh, M’Pokora ! » décidément), imprimerons nos billets de train et réserverons définitivement l’hôtel. Le trajet sur le canal est resté quelconque, toujours entrecoupé de ces bâtiments et ces immenses silos industriels. Il est 18h00 quand nous apercevons Huy devant nous. Notre chambre donne sur la Meuse, près du centre. Après une bonne douche, nous aurons le temps de profiter au maximum de la soirée : tour de ville, et découverte de l’existence du Mur d’Huy, mentionné par Nico. Effectivement ce nom me parlait : c’est le col le plus difficile de Belgique, 2 kilomètres à 19 % de moyenne. On se lance le défi pour le lendemain matin. En attendant on retourne sur la Grand place, où nous dégusterons des boulettes de bœuf avec une  sauce à la bière, accompagnés par 2 Chimay : une rouge puis une bleue (après l’ambrée de la veille). La soirée se terminera en fanfare : le pont est noir de monde, les gens attendent le feu d’artifice des forains, qui clôt quinze jours d’animations et de manèges en ville. On n’en demandait pas tant ! Ok Nico t’as gagné, vive l’Hôtel…

 

23 août 2019

Vendredi 23 août : St Michel – Charleroi (105 kilomètres)

Ce matin, départ traditionnel à 9h30 sous un soleil estival, après un petit déjeuner à volonté au « salon ». Notre voisin de chambrée était là, mais il doit être comme moi le matin, faut pas le brusquer, et nous avons échangé juste un « au revoir » quand il s’est levé au bout de 20 minutes sans avoir ouvert la bouche. 

Nous sommes comme des dingues, car le passage de la frontière est imminent. Ok ce n’est pas très exotique ce coup-ci, mais bon ça fait toujours son effet, surtout dans ces circonstances…

D’abord, le panneau directionnel « Belgique » à la sortie de Saint-Michel nous a mis dans le bain. Nous avons suivi une route de campagne qui a plongé en pleine forêt. Google Maps nous a invité à la suivre « jusqu’au bout », la frontière sera là...En réalité, nous sommes sur la ligne Maginot, comme le préciseront de nombreuses pancartes. On se met à remonter le temps et imaginer les Poilus à cet endroit, les bombes, les bunkers et les tranchées...Quelle contraste avec la zénitude du moment. Au bout de la route donc, nous nous sommes retrouvés le bec dans l’eau, puisque celle-ci s’est arrêtée d’un coup, nous laissant devant un grillage qui se dresse telle une muraille : la « pseudo-frontière » bien sûr.

Google nous précise qu’à 200 mètres en longeant à main droite, un chemin nous permettra de le passer, il y a apparemment un accès. Nico est sceptique, moi j’y crois ; on avance donc difficilement sur ce sentier herbeux jusqu’à un petit portillon improbable. Incroyable ! De l’autre côté une maison. Belge. Le problème c’est que le portillon a l’air fermé. Je ne me démonte pas et propose à Nico d’escalader et d’y passer nos vélos par dessus. Il n’est pas convaincu, envisage plutôt pour un demi-tour et un autre passage. Et pis là, arrive miraculeusement une voiture aux couleurs de la Poste Belge qui vient déposer le courrier de la maison. On interpelle le conducteur pour savoir si les proprios sont là afin de ne pas la jouer « infraction » sur la propriété. Avec son doux accent, il nous invite à vérifier que le portillon ne soit pas ouvert, sait-on jamais : on s’est retrouvé comme 2 cons à pousser la poignée sans avoir à forcer. Merci la Poste Belge. Voilà nous sommes en Belgique !

20190823_093230

20190823_095002

20190823_101301

IMG-20190823-WA0000

20190823_103331Avant de repartir, Nico retourne voir les bunkers côté français. Pendant que je l’attends, les proprios rentrent chez eux. Une jeune fille guide ses chevaux juste devant nous ; nous attendons notre tour. On se rappellera de notre entrée dans le Plat Pays…

Nous avons pris la direction de l’abbaye de Scourmont, où est brassée la  fameuse bière de Chimay, soit dix kilomètres de ligne droite sur une  vicinale… Il commence à faire chaud, les jardins de l’Abbaye nous ont permis de souffler et de découvrir un lieu assez bucolique. Curiosité avec le cimetière des moines, des buissons coupés en cube remplaçant les tombes. La bière n’étant pas « accessible » sur place, nous décidons d’en goûter une directement en ville. Sur le chemin, nous nous arrêtons à la source même de l’Oise, un fossé tout asséché en réalité. Nous aurons donc longé tout l’affluent depuis sa source ! So long, river !

A l’entrée de Chimay (« Chimay...pas trop »), c’est l’effervescence dis donc : le marché bat son plein, le centre est animé… On se pose rapidement dans le premier resto qui propose une terrasse ombragée et au calme, et on trinque à la bière locale, accompagné d’une « escavèche ». Nous avons réservé au passage notre logement pour ce soir à Charleroi : un studio rien que pour nous en centre ville. Nico me donne une vision pas très positive du lieu à venir, de vagues souvenirs quand il était passé devant étudiant. Ah ? Bon on verra sur place hein...

20190823_103906

20190823_114838

20190823_114946

20190823_115026

IMG-20190823-WA0004

IMG-20190823-WA0005

IMG-20190823-WA0010

IMG-20190823-WA0024

IMG-20190823-WA0025

20190823_121811

20190823_124346

20190823_135805

20190823_140737

20190823_141010

 

Une heure plus tard, il est temps de repartir. Et là c’est le drame : à deux mètres de nous, une mamy qui sortait du resto se casse la gueule. Nous l’aidons à se relever, elle n’a pas eu l’air de comprendre ce qui lui arrive. Son mari sort du restaurant, et v’là ti pas qu’ils s’engueulent pour savoir qui va conduire ; le papy rentre dans la voiture, et manque de s’embrocher dans le camion stationné devant. Ils ont l’air bien éméchés les vioques…

Après cet acte héroïque, nous entamons un tour de ville touristique, c’est joli Chimay, son centre pavé, son château, son église, ses rues propres, son échiquier géant sur la Grand place…Je passe rapidement à l’office de tourisme où je récupère un magnifique plan des... « Ravel », acronyme de Réseau Autonome des Voies Lentes. Depuis 10 ans, se développe en effet ce réseau qui multiplie les pistes cyclables partout en Wallonie. Il faut avouer que c’est du bon boulot, le maillage est dense, même si les panneaux sont parfois difficilement compréhensibles, il peut y avoir 4 ou 5 sigles différents avec autant de numéros dessus. La Ravel n°3 monte plein nord jusqu’à Charleroi, c’est une piste cyclable en forêt très agréable. A noter sur le chemin : le bar perdu à Froidchappelle avec un clip d’Indochine à la télé qui m’a soûlé ; les handicapés du Centre adapté de ce même village, se baladant eux aussi dans leur chaise roulante électrique (on a même cru d’ailleurs que certains tentaient La Grande Evasion…) ; les grandes barrières orange merdiques en travers de la piste, nous obligeant à chaque fois à ralentir ; un couple de jeunes cyclistes, le ventre ceint d’un film plastique transparent (sic), que nous (et qui nous) dépasserons(t) plusieurs fois ; une voie de chemin de fer parallèle à la Ravel avant l’arrivée à Thuin. C’est là que nous avons galéré pour récupérer l’Eurovélo 3 (elle longe la Sambre jusqu’à Charleroi). Au niveau d’une portion assez mal entretenue, devant un cimetière, la nana « au film plastique » se casse la gueule juste devant nous, sa roue se coincant dans un rail. Catastrophe. Nous l’aidons à se relever (2ème acte héroïque du jour), son ami la console, mais elle restera traumatisée par la chute. Ils ont prévu d’aller au-delà de Charleroi, on ne saura jamais si ils y sont arrivés, il est déjà 18h00...Un autre couple de seniors qui avait assisté à la scène nous indique le chemin à récupérer, c’est tarabiscoté : passer sous le pont, puis sur le pont, puis un virage à 180°. Enfin ça y’est : la Sambre est là, et la Ravel aussi, juste à côté…

Le paysage n’est plus le même, la Sambre nous invitant à une déambulation sympathique dans un cadre verdoyant, avec ses écluses et les vestiges de l’abbaye d’Aulne...Ce parfait tableau a été brutalement stoppé à l’approche de Charleroi, haut lieu de l’industrie minière fut un temps : d’abord le passage délicat à Marchienne-au-Pont et ses zonards à la mine plus que patibulaire, ensuite la traversée dans la zone industrielle extra muros. Alors là, je n’ai jamais vu ça de ma vie, ni ressenti un tel sentiment de fin du monde dans un décor apocalyptique ! Devant nous se dressent des dizaines et des dizaines de bâtiments immenses désertés : usines minières, cheminées, forges...Je me suis rarement senti aussi petit et impressionné. C’est  horrible, effrayant, tout est abandonné sur des kilomètres. Le centre-ville n’est guère mieux : des immeubles sont éventrés, cadavres au milieu de bâtiments plus modernes, tous sans charme. Sur les hauteurs, on a une vue cauchemardesque sur l’usine Thy Marcinellle, à moitié défoncée, et sur les terrils, seuls coins de « verdure » si l’on peut dire. Une ville maudite. Et le regard des habitants, on y décélérait un abattement total, une tristesse inconsolable, le poids du malheur, une Malédiction. Sur Wikipédia, on constate effectivement que Charleroi n’a pas été gâté par le Destin : l’explosion d’une mine dans les années 60, 200 morts a été le début de la fin pour la ville. Bref, on n’est pas mécontent de rentrer dans notre studio sis dans un quartier plutôt tranquille après avoir fait quelques courses au Carrefour du centre. Le repas se fera sur place, on n’est pas motivé pour manger en ville ce soir, ah ah ah…

20190823_141447

20190823_141612

20190823_153904

20190823_160522

20190823_174424

20190823_183653

20190823_183755

20190823_184034

20190823_184122

20190823_184148

 

 

22 août 2019

Jeudi 22 août : Chauny – St Michel (105 km)

Nous n’avons croisé personne dans les couloirs de l’hôtel avant de partir. La matinée a débuté paisiblement le long du canal dit de Sambre à Meuse, avec 3 cyclotouristes rencontrés (il était temps). D’abord, un Allemand roulant en sens inverse qui nous a demandé où se situait le magasin de vélo le plus proche, car il avait un problème avec sa pédale (la mort dans l’âme nous lui avons quand même donné l’info du vendeur menfoutiste), puis 2 Françaises en mode pause.

A Tergnier (passage sur une passerelle au dessus de la gare), avant la consultation, nous avons acheté ce qu’il fallait pour le petit déjeuner puis Nico m’a attendu dans un bar pas loin. Le Docteur Henri (qui accroche des dessins de Totoro dans son couloir) m’a diagnostiqué une mycose et pas un staphylocoque. Je suis plutôt rassuré. Par contre il me rajoute une pilule pour apaiser les démangeaisons. Résultat : j’en suis à : 1 antibiotique matin et soir, 1 antiseptique 2 fois par jour, 1 crème 2 fois par jour, et 1 cachet en plus tous les soirs car il provoque l’endormissement…Il insiste pour que je voyage avec des bas en coton et surtout pas de synthétique. Ok, au bar, je ressors mon bermuda tout troué, et je l’enfile sans caleçon dessous. Je pratiquerai également le dézippage intégral de braguette pour créer une ventilation/aération de circonstance, danse des zones évidemment peu fréquentées. 

 

20190822_095911

20190822_103703

20190822_112636

20190822_123016

Le canal nous a mené jusqu’à Thénelles et sa perspective montante sur l’Église, puis sur le site de Téréos, immense complexe de distillerie. Après avoir acheté notre pique nique à Origny Sainte Benoîte, nous nous trompons de route, j’amène Nico en sens inverse de la piste qui doit nous mener à Guise. Résultat : une nouvelle piqûre de guêpe pour Nico et trois kilomètres de perdus...Pour en regagner, nous avons décidé de lâcher provisoirement l’Eurovélo 3 ; c’est donc via une nationale pourrie, ultra fréquentée (voitures, camions, tracteurs, motos, tout y est passé), en faux plat montant casse-pattes, longue de plus de dix kilomètres, et sous un soleil de plomb, que nous arriverons à Guise (prononcer le « u »), exténués et sur les nerfs. Nous étions bien heureux de nous poser et de manger au pied du Château, à l’ombre, au frais. 

Nous remontons en selle en milieu d’après midi, en passant par la pharmacie pour mes petites pilules ; j’ai papoté avec les 3 préparatrices qui trouvaient Bordeaux exotique tout en me vantant les particularité de l’architecture locale : les églises fortifiées. Nous en croiserons d’ailleurs en chemin sur l’ « Axe Vert », découvert miraculeusement à la sortie de Guise : 45 kilomètres non stop de pistes en forêt jusqu’à Hirson.

On n’a pas chômé sur la piste, qui traverse la campagne en suivant l’Oise, offrant régulièrement de beaux panoramas sur des églises fortifiés. Sur le site de Thiérache, base de canoë-kayak, break et recherche du gîte pour le soir. Nico nous a dégoté dans la douleur une chambre d’hôte à Saint-Michel, à côté d’Hirson. C’est à cet endroit que nous avons provisoirement quitté l’Eurovélo 3, car après moult débats et hésitations, nous avons pris la décision de ne pas la poursuivre. Elle partait effet aller en Belgique pour repasser en France à Maubeuge, pour revenir à nouveau en Belgique. Nous préférions, une fois les pieds en Belgique, y rester. Et il y avait en plus un solide argument : « Chimay » !

20190822_124604

20190822_134348

20190822_151618

IMG-20190822-WA0009

IMG-20190822-WA0010

IMG-20190822-WA0011

IMG-20190822-WA0013

IMG-20190822-WA0040

IMG-20190822-WA0015

20190822_164045

20190822_171929

IMG-20190822-WA0043

Ouf, il est quasiment 19h00 et on a roulé 105 bornes, donc pas mécontents d’arriver à destination. Saint-Michel est un village sans trop de charme, mais alors le gîte lui, était une tuerie. Accueillie par une châtelaine joyeusement botoxée de partout, c’est un véritable « petit château » qu’elle nous a fait visiter.  L’intérieur était parfaitement tenu, la décoration kitch et saturée de bibelots et autres curiosités. Notre chambre dite « romantique » n’était pas en reste : lit à baldaquin, fauteuils Emmanuel, bouquets de fleurs artificiels dans les WC, couleur mauve et rose dominantes...Et vue imprenable sur le jardin, euh le parc pardon. 

Nous mangerons au seul resto d’ouvert sur la place principale, un fast-food ouvert depuis une semaine, et qui proposait d’énormes burgers, comme jamais je n’en n’avais mangé ! Par contre, à croire que nous n’étions déjà plus en France (la frontière n’est qu’à 5 kilomètres), l’eau plate en carafe n’existe pas, n’est vendue que de l’eau en bouteille, 3 euros les 50 cl quand même…

20190822_185747

20190822_191737

20190822_195217

20190822_195621

20190822_195717

20190822_203154

 

IMG-20190822-WA0003

IMG-20190822-WA0007

 

Publicité
Publicité
21 août 2019

Mercredi 21 août : Pont St Maxence – Chauny (90 km)

Départ à 9h00, j’ai mal dormi, mon entrejambe m’a démangé all night long. Il ne fait pas chaud ce matin et une brume s’installe. On va avancer avant de petit déjeuner. Le parc de l’Abbaye est ouvert, on en profite pour en faire le tour avant de suivre la direction « Compiègne ». L’heure qui a suivi a été magique : la piste cyclable a serpenté entre étangs, bocages et Oise, nous plongeant dans un brouillard épais et mystérieux...On n’y voyait pas à dix mètres, mais au milieu des centaines de rabbits qui couraient tout autour de nous, le moment était un summum de zénitude…Le soleil a fini par percer, et La Trans’Oise s’est poursuivie tranquilou jusqu’à Compiègne. La ville est animée, accueillante, sa mairie est magnifique, ça calme. Le carillon est de la partie, les maisons en brique rouge, les beffrois : le Nord de la France est dépaysant, assurément. Pendant que nous posions devant la grande place, un guide touristique a eu la bonne idée de rameuter son groupe de vieux retraités pile poil autour de nos vélos ;  évidemment l’un d’eux a failli renverser le mien. Ca n’a pas loupé, je me suis frité avec lui. Passé cette charmante joute verbale, nous ne nous sommes pas attardés, juste le temps de tenter un magasin de cycles -fermé (eh oui toujours l’histoire du compteur à vélo de Nico), et d’admirer l’imposant Château (maudites rues pavées !). Nous décidons de manger plus tard.

20190821_085746

20190821_090201

20190821_101414

20190821_114307

20190821_120227Direction Noyon, et là, c’est la Merde n°1, alors que nous longions paisiblement l’Oise (toujours en site propre). Tout était pourtant parfait, le vert, la nature, le soleil, les gens qui pêchent...Sauf qu’à un moment, j’ai lu sur un écriteau « écluse de l’Aisne »...Aïe, on a perdu l’Oise en chemin ! Bon demi-tour c’est pas grave (Tiens, prends 5 bornes de rab). Je vous présente maintenant la Merde n°2. A l’entrée de Choisy le Bac (travaux partout en ville et aussi sur le pont), impossible de remettre la main sur le panneau de la vélo-route, ni les mentions « 3 » ou « Trans’Oise ». Du coup, après discussion entre nous, on a décidé de prendre sur une grande départementale pas top, qui a fini par retomber sur la vélo-route, celle-ci s’aventurant, la bonne idée, en pleine forêt (dite « du Grand Hexagone »). Cela m’a rappelé le sentier qui mène à Chambord, avec ses nombreux carrefours. Pour chacun d’eux, s’érigeait un pylône multidirectionnel, aux noms très poétiques (…). Une demi-heure plus tard, nous récupérons la route et nous rendons compte que nous n’avons pas beaucoup avancé. Il reste encore 12 bornes avant Pont L’Evêque, le temps nous semble interminable depuis Choisy, il est 14h30, on est dégoûté et on a faim...On torche donc à fond cette dernière partie sur une route néanmoins assez agréable, en passant devant le site de X, et en se laissant dépasser par les adhérents du vélo club local (une cinquantaine de biclous tout de même !). Pont L’Evêque est un joli petit port fluvial, nous nous poserons à la terrasse d’un bar resto en face de l’Oise, avec des sandwichs bien mérités. 15H30, il faut décoller sous la cana. Il reste 22 bornes avant Chauny, déroulés sans encombres le long du canal latéral à l’Oise (subtile nuance), haut lieu de pêche là aussi. Je n’en reviens pas, au passage, d’avoir pédalé 160 bornes en danseuse, et de n’avoir encore mal nulle part. Nous sommes à nouveau agréablement surpris par le centre : les bâtiments sont récents, tout y est propre et entretenu...Seul point négatif : le magasin de cycles, où le vendeur se foutait comme de l’an 40 du problème de compteur de Nico. Dommage, pour une fois qu’il y en avait un d’ouvert ! 

20190821_131406

20190821_132450

20190821_132504

20190821_141706

IMG-20190821-WA0022

20190821_144355Au son du carillon de la Grand Place, nous nous rendons à l’OT qui nous oriente sur l’hôtel de la gare, « Le Châteaubriant ». J’avoue que mon image négative des « hôtels de la gare » en a pris un sérieux coup,  au vu de la bonne tenue des 2 bâtiments se dressant face à face. L’hôtel est imposant, l’intérieur à l’ancienne : escaliers en bois, moquette sur les murs et dans les chambres, mais propre et assez classe. Le patron nous a chaleureusement accueilli, nous débitant un cours d’Histoire de France, les malheurs du Nord de la France et de Chauny pendant les 3 dernières Guerres, etc. On a eu le temps de papoter, les clients n’ont pas l’air nombreux. Au programme de ce début de soirée : pharmacie où l’on me parle pour la première fois parler de « mycose » plutôt que de staphylocoque, mais aussi de maladie de Lyme à cause d’une tique que j’avais chopée quelques jours avant mes démangeaisons, qui demeurent toujours très actives. Je ressors avec du Saforel et une nouvelle crème à appliquer 2 fois par jour. Je propose à Nico de me prendre un nouveau rendez-vous chez le médecin via Doctolib. C’est bloqué demain 11h00 à Tergnier, à une dizaine de kilomètres. On se rend ensuite dans un parc pour goûter. Le repas du soir se tiendra à la terrasse de la « Trattoria di Camillo », avec une mega pizza au chorizo.

20190821_153909

20190821_200821

20190821_201456

IMG-20190821-WA0021

IMG-20190821-WA0027

IMG-20190821-WA0028

IMG-20190821-WA0025

 

20 août 2019

Mardi 20 août : Conflans - Pont Saint Maxence (80 km)

J’ai laissé mon journal chez Nathalie et Nico, zut. Je reprends donc sur une feuille volante, donnée généreusement par le patron du restaurant « L’Art d’Oise » où nous dînons ce soir. 

Ce matin départ de Conflans, après avoir passé la nuit chez Nathalie et Nico donc. Le soleil est de la partie, il est 9h00, on décolle. On cherche évidemment une presse pour acheter l’Équipe puis on remonte une longue rue qui doit nous amener sur les bords de l’Oise. Un cycliste nous aide un peu quand même car déjà on ne sait plus où l’on va, nous le suivons une poignée de minutes, il nous dépose à Pontoise, ça y’est l’Oise est là ! Il ne nous lâchera plus. 

Avec mes histoires de pseudo staphylocoque et d’antibiotiques, j’ai subi un petit coup de mou (plus psychosomatique que physique) aux abords de l’Isle Adam. D’un coup, je me suis senti faible, avec un début de vertige. On s’est donc arrêté un quart d’heure au bord de la route ombragée. Le doute s’est immiscé, puis s’est rapidement évanoui après plusieurs « Prince » avalés. Allez, on repart…à allure très modérée pour recommencer.

La journée s’est résumée à longer l’Oise (pour ma part en mode « danseuse » car je ne peux poser mes fesses nulle part), d’abord sur de la route, ensuite sur des chemins de halage, où  défilaient d’immenses silos à grains et autres assez moches bâtiments industriels (Eurovia, Edf, Lafarge...) rendant le paysage terne et monotone. C’est sans parler de ce grand moment où nous avons du passer au cœur de décharges sauvages, nous obligeant de mettre pied à terre pour éviter la crevaison (du verre brisé, des bidons, des morceaux de ferraille, du bois, des portes de wc, j’en passe et des meilleurs). Une machette pour avancer dans tout ce merdier nous aurait été fort utile. Cerise sur le gâteau, une guêpe agresse Nico qui se retrouve avec 2 belles piqures dans le dos. Fort heureusement, au cours de cette journée, d’autres tronçons nous ont présenté une autre facette de l’Oise : Auvers-sur-Oise (sa maison de Van Gogh, sa supérette et ses piles pour le compteur vélo de Nico - compteur qui n’a d’ailleurs jamais fonctionné), Persan-sur-Oise (ses ronds-points cigales et petit train), Beaumont-sur-Oise, et Précy-sur-Oise, lieu de notre pause déjeuner. Seul le bar du centre était ouvert, la gérante nous a préparé sur le pouce des sandwichs géants que nous avons englouti sur les berges. Nous  en avons profité pour dégoter un Airbnb à Pont Saint Maxence : ce sera la destination du jour.

20190820_085037

20190820_092751

20190820_093145

20190820_115853

20190820_122027

20190820_125055

20190820_131105

20190820_131829

IMG-20190820-WA0001

Il est 17h00 quand nous arrivons à Pont Saint Maxence, et nous n’avons toujours pas de nouvelles de notre hôte, malgré nos nombreuses relances. Nico propose d’aller directement chez lui. Il n’y a personne. On revient en ville, passons à l’OT, cherchons un plan B (une chambre d’hôte), revenons à la maison où nous attendons patiemment. Il est maintenant 18h15, on est sur le point de repartir, quand enfin un coup de fil ! Le gars nous dit gentiment de nous démerder, la clef est sous l’assiette à côté de la porte d’entrée, « faites votre vie, je ne rentrerai pas avant 21heures »...Soit (nous le croiserons ainsi en coup de vent avant de nous coucher). Nico y a toujours cru, pas moi, ok je m’incline…

La maison est vieillotte, l’extérieur pas entretenu, mais on est tout seul, la chambre à l’étage est spacieuse et donne sur le jardin et un immense champ derrière. Après la douche, on repart à vélo au centre, petit tour devant l’Abbaye de Moncel où nous trouvons le premier panneau « Trans’Oise / Eurovélo 3 ». Cool, on a hâte d’être à demain ! Mais d’abord miam-miam à « l’Art d’Oise ».

20190820_144301

20190820_145633

20190820_145941

20190820_150034

20190820_160713

20190820_170335

20190820_174804

20190820_184910

20190820_185037

20190820_204436

20190820_204316

 

19 août 2019

Prologue

Lundi 19 août, 14h40 Gare de Saint-Nazaire

God damn it ! Et re-god damn it ! D’abord, parce que je me suis chopé apparemment un staphylocoque, diagnostiqué hier chez SOS médecins. Depuis une semaine en effet, je n’arrêtais pas de me gratter et la plaie se développait, il fallait donc bien que j’y vois quelqu’un. Mais ce qui est plus emmerdant, c’est que la plaie se trouve à l’entrejambe bordel. C’est pas grave me direz-vous il suffit d’y mettre un cycliste et une bonne sur-selle. Ouaip, sauf que l’endroit doit rester aéré au maximum et les vêtements amples et en coton sont à privilégier. Étrange signe du destin au passage, car en empaquetant mes vêtements quelques jours avant, j’avais oublié l’essentiel : le cycliste ! 

Donc à l’heure qu’il est, je suis sous antibiotiques et ma famille est en panique à me voir partir, et je ne peux pas poser mon cul sur la selle… A part ça, tout va bien.

Ah non en fait.

Une fois n’est pas coutume, la SNCF m’a soulé. Sur le trajet qui m’amène aujourd’hui à Paris chez Nico, je suis en voiture 19. « C’est parce que l’espace vélo doit être en 18 ou 20 » me dis-je naïvement. Ouaip, alors le contrôleur sur le quai était bien embêté car pas au courant ; du coup, il m’a prié de monter rapidement en 19 et de m’arranger sur place avec ses collègues, oui monsieur, vite vite, le train va redémarrer. A Nantes, j’ai du effectivement déplacer le vélo jusqu’en voiture 11, soit tout à l’autre bout. Logique tout ça... 

Cette année, nous ne serons que 2, soit Nico et moi. Sur nos porte-bagages, la sacoche pour vélo, car au retour nous prenons le Thalys, et tout doit être impérativement démonté. Ça pèse une tonne cette connerie...

Publicité
Publicité
Paris-Liège à vélo
Publicité
Archives
Publicité